Le 4 septembre 1843 , Léopoldine , la fille de Victor Hugo meurt par noyade.
Autour de cet évènement tragique s'articule le recueil poétique le plus important de l'auteur : les contemplations (1856) , composé de deux tomes, "Autrefois" - les poèmes précédant le drame et - "Aujourdh'ui" -ceux qui le suivent.
Hugo y fixe le souvenir de sa fille bien-aimée, exprime la permanence de l'être perdu et crie sa douleur de père inconsolable
Dans ce poème-anniversaire daté du 3 septembre 1847,il évoque à la fois le caractère insupportable de la mort et l'apaisement qu'il trouve dans la marche du cimetière .
(photo du net)
" demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne"
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai.Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt , j'irai par la montagne .
Je ne puis demeurer loin de toi longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit.
Seul, inconnu, le dos courbé ,les mains croisées,
Triste , et le jour pour moi sera comme la nuti.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin decendant sur Harfleur,
Et quand j'arriverai , je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo